Alimentation chien et chats, savoir lire une étiquette
Alimentation animale : que savoir pour lire une étiquette?
Tout comme pour notre propre alimentation, nous recherchons toujours plus d’informations sur la composition des produits que nous achetons pour nos animaux domestiques et sur leurs bienfaits.
Malheureusement, dans un cas comme dans l’autre la rédaction des étiquettes est parfois trop succincte, souvent obscure et toujours difficile à interpréter. Nous avons demandé à une vétérinaire de nous aider à mettre en évidence les points essentiels de l’étiquette et d’en interpréter la lecture.
Tout d’abord il convient de rappeler quelques notions de base sur les régimes alimentaires de nos compagnons
Le Chien est un carnivore
Il lui faut donc un régime alimentaire à base de protéines animales même s’il peut assimiler certaines protéines végétales en petite quantité. C’est un « opportuniste » dans sa manière de se nourrir. L’adjonction de céréales par exemple dans beaucoup de pâtées et croquettes est donc justifiée, car elle représente une source digeste d’énergie.
Le Chat est un carnivore strict
Il doit suivre un régime exclusivement carné, l’assimilation des protéines végétales lui est quasi impossible. La qualité des protéines, notamment grâce aux acides animés qu’elles apportent, est encore plus cruciale pour cette espèce. La carence en protéines animales ou acides gras peut faire apparaître chez lui des problèmes de santé plus ou moins visibles et graves (problèmes de peau ou de cœur par exemple).
Rongeurs et lapins.
Chez ces animaux il existe différents régimes alimentaires : par exemple lapins et chinchillas sont des végétariens stricts, alors que les rats et hamsters sont omnivores. Citons également les furets
Oiseaux
Là aussi on trouve une grande variété dans les régimes alimentaires, puisque certains oiseaux ont besoin de protéines animales dans leur régime qui leur sont procurés par les Insectes dans la nature. Le type de graines dans le régime alimentaire varie en fonction des espèces : les Psittacidés (Perroquets) ont des besoins importants en graines grasses de type oléagineux. D’une manière générale, ces recommandations sont parfaitement respectées par les fabricants qui précisent bien le type d’aliments vendus.
Poissons
On rencontre une grande variété de Poissons depuis les Poissons dit d’eau froide jusqu’au Poissons tropicaux pour les aquariums d’eau de mer. L’Aquariophilie est étudiée depuis de nombreuses années et les nombreux magasins spécialisés permettent aujourd’hui d’avoir accès à une offre complète pour alimenter ses animaux aquatiques.
Sécurité, traçabilité
Précisons que le Code de la Consommation, tout comme pour l’alimentation humaine, règlemente toutes les mentions figurant sur les emballages des aliments pour animaux.
A savoir : la dénomination (aliment complet, aliment complémentaire…), la destination (pour chiens, pour chats…), le mode d’emploi, les ingrédients utilisés, l’analyse nutritionnelle (protéines, matières grasses, sels minéraux, cellulose…), la date de durabilité minimale, ainsi que le poids, la date et le lieu de fabrication.
C’est lui aussi qui autorise ou non certains additifs, notamment les conservateurs, les antioxydants et les colorants
D’autre part la réglementation européenne a récemment fixé (suite aux récentes crises alimentaires) un cadre très détaillé de normes et de contrôles sur les matières premières utilisables, leurs manipulations et mise sur le marché, leur traçabilité, ainsi que les contrôles à effectuer sur les produits finis.
Les industriels français eux-mêmes se sont dotés de règles particulières visant à améliorer l’information du consommateur : dénomination des produits et communication commerciale. On peut donc dire qu’au niveau français et européen, le niveau de sécurité et d’information au consommateur est fiable et très satisfaisant. Cela étant chaque fabricant, en fonction de ses gammes d’aliments, y fait entrer des produits d’origines variées (muscle, abats…).
Règles d’étiquetage
Il existe deux types d’étiquettes : les étiquettes génériques et les étiquettes détaillées.
Dans le premier cas, certains produits sont regroupés en catégories(viandes et sous-produits animaux, céréales et sous-produits végétaux…) ce qui autorise, en fonction de l’évolution des coûts des matières premières, par exemple, de faire varier les ingrédients du produit final tout en en respectant les grands équilibres.
Dans le second cas, la composition est décrite de façon très précise et pérenne ce qui garanti au consommateur un produit constant dans sa formulation et une description la plus exacte possible.
Ordre d’apparition des produits
Sur la composition du produit, les ingrédients apparaissent dans l’ordre d’importance en poids. L’élément le plus lourd arrive en tête. Mais cela ne veut pas forcément dire que c’est le plus important en termes de nutrition.
Par exemple, lorsque les céréales sont en première place dans cette liste, cela signifie qu’elles représentent l’ingrédient principal en terme de quantité, du produit que vous achetez.
La mise en avant d’un produit particulier (agneau, poulet, bœuf, saumon…) doit aussi répondre à des règles précises. Ainsi par exemple, une croquette « au bœuf » doit contenir plus de 4% de bœuf et une croquette « bœuf » doit en contenir plus de 26%.
Teneur moyenne
Au-delà de la composition du produit il faut décortiquer les données de l’analyse moyenne. Ces données sont indiquées en pourcentages et sont calculées à partir d’analyses biochimiques réalisées sur des échantillons du produit fini. Elles indiquent les taux moyens de protéines, matières grasses, cendres, cellulose et humidité.
Ce sont des données difficiles à interpréter car elles sont brutes et il faut souvent les croiser entre elles, les croiser avec la provenance de certains ingrédients et tenir compte des besoins propres de l’animal lui-même.
Protéines et matières grasses
Ce sont deux données importantes car elles déterminent la valeur nutritionnelle de l’aliment. Les protéines proviennent des viandes et abats ou des céréales selon les fabricants.
Leur digestibilité et leur profil en acides animés sont au moins aussi importants que leur quantité. D’une manière générale les protéines végétales sont moins coûteuses mais elles sont aussi moins digestibles et leur profil en acides animés est bien moins équilibré par rapport aux protéines animales.
Les matières grasses proviennent elles, des graisses animales et végétales, sans que l’on puisse en repérer les proportions. Comme pour les humains, les graisses insaturées, de type oméga 3 et oméga 6, ont-elles aussi une grande importance. La valeur énergétique est le ratio protéines/graisses.
Cette donnée, croisée avec l’information d’origine des protéines (viandes, abats de premier choix, abats de second choix) et des graisses, permet de déterminer avec précision si l’aliment est adapté aux besoins de l’animal en fonction de sa race, de son âge, de son style de vie. Ainsi un chien ou un chat en croissance a des besoins en protéines en quantité et en qualité plus forts qu’un chien adulte. En effet, le jeune animal doit bâtir son squelette, sa musculature notamment ce qui représentent de grosses consommations de protéines.
Cendres
Il s’agit là d’une donnée quantitative sur les minéraux présents dans l’aliment, mis en évidence en brûlant le produit. On distingue les macroéléments comme le Calcium, qui sont mesurés en gramme et les micro-éléments comme le Cuivre qui sont mesurés en milligrammes ou en microgrammes.
Plus le taux de cendres est important, plus la présence d’os par exemple est manifeste. Un taux autour de 7% est un taux normal et acceptable. Attention, même si la législation reste floue dans ce domaine, certains minéraux peuvent avoir des effets négatifs sur certains animaux. Ainsi le phosphore, notamment chez le chat, peut précipiter au niveau des reins sous la forme de microcristaux et obstruer les glomérules rénaux, c’est-à-dire le filtre rénal. Les conséquences sont alors catastrophiques puisque l’animal devient insuffisant rénal.
Cellulose, vitamines, humidité
L’humidité est la quantité d’eau résiduelle dans un aliment : elle est très importante dans les boîtes (80%) et faible dans les croquettes (10%). C’est un facteur à prendre en compte dans les quantités totales d’aliment que vous donnez quotidiennement à vos animaux.
Les vitamines dont partie des mentions que l’on trouve sur les étiquettes. Certaines sont dites liposolubles comme les vitamines A D et E et leur excès peuvent être nuisibles car elles se stockent dans l’organisme. D’autres sont hydrosolubles et ne comportent pas de risque en cas de surdosage. Attention aux effets de mode dans ce domaine, qui tiennent d’avantage de l’effet de mode que de la réalité scientifique.
La cellulose est un terme générique pour désigner les fibres contenues dans les aliments. On trouve des fibres qui ont un réel rôle dans la santé du système digestif du chien et du chat comme les FOS. D’autres ne sont absolument pas digérées et peuvent poser des problèmes si leur pourcentage est élevé. La référence est matière de fibres est la pulpe de betterave qui a fait l’objet de nombreuses études et publications depuis 1994.
OGM
La législation Européenne est une législation par défaut : on doit préciser seulement le fait que des aliments contiennent des OGM. En conclusion, si rien ne figure sur l’emballage, cela signifie que cet aliment ne contient pas d’ingrédients OGM. Il faut donc bien chercher et scruter la liste des ingrédients pour trouver une référence à ce type d’ingrédient.
Alimentation par âge, race, poids, régimes spéciaux
Les fabricants ont développé ces dernières années des gammes d’aliments spécifiques, généralement haut de gamme ou premium, qui prennent en compte les besoins nutritionnels des animaux selon l’âge, le poids, la race et même certaines pathologies (obésité, arthrose…). Ces produits de haute qualité, souvent chers, sont le résultat de longues recherches nutritionnelles et s’avèrent répondre de façon très précise aux exigences des nos compagnons. Les mentions portées sur les étiquettes sont à lire avec soin. N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire ou à vous rendre sur les sites Internet des fabricants. Nous reviendrons sur ces produits particuliers.
Bio
La mode des produits Bio touche aussi les aliments pour animaux de compagnie. La norme AB, connue pour l’alimentation humaine y est aussi en vigueur avec les mêmes règles de traçabilité. Attention toutefois à l’absence de réglementation européenne en la matière. Les normes nationales de certains pays européens sont parfois moins exigeantes que les nôtres…
Les produits alimentaires pour animaux sont de plus en plus variés, de plus en plus adaptés aux besoins de nos compagnons. Quant à elle, la communication sur les produits est de plus en plus détaillée et fiable. Tout est donc une question d’interprétation des informations. Et là, on le voit bien, c’est plus difficile de s’y retrouver et de faire son choix dans un rayon. Surtout quand cette qualité revient cher et qu’il ne faut donc pas se tromper ! Alors n’hésitez pas à pousser la porte de votre vétérinaire pour lui poser des questions. Il est aussi là pour ça. Les fabricants eux aussi ont des informations et des conseils à votre disposition, notamment sur leurs sites Internet.
Pour plus d’informations, consultez le site de Chambre Syndicale des Fabricants d’Aliments Préparés pour Animaux Familiers (FACCO) : www.facco.fr. Vous y trouverez des conseils et la liste des sites des fabricants adhérents.
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